Le rapport du Shift Project “Décarbonons la culture ! ” présentait en novembre 2021 les enjeux écologiques principaux auxquels le secteur de la culture est confronté en France. Pour le résumer en un chiffre clé : un grand festival en périphérie de ville recevant 280 000 personnes sur 4 jours et sans mesure préventive pour l’écologie émet environ 13 8000 tonnes équivalent carbone, soit l’empreinte carbone annuelle de 1000 français.
Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux festivals français et aux solutions envisageables pour minimiser leur impact.
En première cause, les transports : du public, des artistes, de leurs équipes et du matériel. En effet, plus un festival gagne en popularité, plus les gens se déplacent pour y assister, parfois de très loin et sur un laps de temps très court. 3% des festivaliers venus en avion représentent ainsi un tiers des émissions carbone associées au festival. Selon l’étude Stamp On Wax, un dj en tournée pendant un mois atteindrait le même bilan carbone qu’un citoyen anglais en un an. En cause ? Une condition économiquement valable, mais écologiquement désastreuse : l’exclusivité territoriale. “zut je suis en bretagne, pourquoi demain je ne pourrais pas continuer mon tour de bretagne et faire des tournées qui seraient beaucoup plus locales, et qui en plus mettraient en valeur des festivals plus petits ?”* Fakear, artiste de musique électronique. Romain Vivien, DG Believe, explique que “si les artistes internationaux acceptaient de tourner pour moins cher, peut-être que les festivals n’auraient pas besoin de demander l’exclusivité”.*
Il est évidemment impossible d’avoir un bilan carbone parfaitement neutre, mais l’industrie s’évertue à chercher des solutions plus viables pour assurer l’avenir des festivals. On compte plusieurs angles d’amélioration sur lesquels ils peuvent travailler afin de réduire drastiquement leur empreinte carbone :
Les transports, avec la mise en place de prix attrayants pour le train, l’installation d’un réseau de covoiturage spécifiquement lié au festival ou encore une formule spécifique avec bus inclus.
La nourriture, avec des circuits plus courts, la mise en avant de produits et de producteurs locaux, des prix libres sur les fin d’événements pour réduire la perte au maximum et une redistribution des invendus.
L’énergie, avec la mutualisation des forces pour limiter au maximum leur consommation énergétique, l’exploitation des énergies alternatives (solaire, biocarburant…) ou encore la proscription des déchets à usage unique.
La nourriture et l’eau, avec des produits cultivés localement en circuit court, issus de petits producteurs, du commerce équitable, de l’agriculture biologique, et plus alternatives végétariennes et végan. Avec l’installation de toilettes sèches, et de systèmes d’alimentation en eau potable respectueux.
Le traitement des déchets, avec la mise en place de brigades vertes, la valorisation des huiles usagées, le tri et le compostage de tous les déchets, le libre accès à des poubelles de tri au sein même du festival. La récupération des matériaux pour du mobilier ou de futures scénographies, le zéro plastique à usage unique, avec une vaisselle réutilisable (éco cup) ou biodégradable.
Le numérique, avec l’utilisation d’hébergeurs plus écologiques, des solutions de gestions des stocks dans les bars des festivals afin de minimiser les pertes, et des solutions cashless pour remplacer les tickets papiers.
Pour Romain Vivien, ces initiatives sont une partie seulement de la solution. L’autre, essentielle, reste tout le travail de sensibilisation en amont. “Expliquer, éduquer, transmettre. L’idée, c’est d’abord de comprendre à son niveau comment on pollue, pour pouvoir mettre en œuvre des actions”.* La nouvelle génération, que ce soit les artistes, les organisateurs ou même le public, sont de plus en plus engagés sur ces questions. Et ce travail en amont est un point clé pour changer les mentalités.
Pour en apprendre plus au sujet de l’empreinte carbone dans l’industrie musicale, écoutez l’épisode de notre podcast Music With a cause qui s’articule autour de la question suivante : « Que peut faire l’industrie musicale pour réduire son empreinte carbone ?” avec Fakear et Romain Vivien.
* Ces citations sont tirées de l’épisode #1 du podcast, que vous pouvez découvrir ou réécouter ici :
Comment réduire l’impact carbone des festivals ?
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Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux festivals français et aux solutions envisageables pour minimiser leur impact.
En première cause, les transports : du public, des artistes, de leurs équipes et du matériel. En effet, plus un festival gagne en popularité, plus les gens se déplacent pour y assister, parfois de très loin et sur un laps de temps très court. 3% des festivaliers venus en avion représentent ainsi un tiers des émissions carbone associées au festival. Selon l’étude Stamp On Wax, un dj en tournée pendant un mois atteindrait le même bilan carbone qu’un citoyen anglais en un an. En cause ? Une condition économiquement valable, mais écologiquement désastreuse : l’exclusivité territoriale. “zut je suis en bretagne, pourquoi demain je ne pourrais pas continuer mon tour de bretagne et faire des tournées qui seraient beaucoup plus locales, et qui en plus mettraient en valeur des festivals plus petits ?”* Fakear, artiste de musique électronique. Romain Vivien, DG Believe, explique que “si les artistes internationaux acceptaient de tourner pour moins cher, peut-être que les festivals n’auraient pas besoin de demander l’exclusivité”.*
Il est évidemment impossible d’avoir un bilan carbone parfaitement neutre, mais l’industrie s’évertue à chercher des solutions plus viables pour assurer l’avenir des festivals. On compte plusieurs angles d’amélioration sur lesquels ils peuvent travailler afin de réduire drastiquement leur empreinte carbone :
Pour Romain Vivien, ces initiatives sont une partie seulement de la solution. L’autre, essentielle, reste tout le travail de sensibilisation en amont. “Expliquer, éduquer, transmettre. L’idée, c’est d’abord de comprendre à son niveau comment on pollue, pour pouvoir mettre en œuvre des actions”.* La nouvelle génération, que ce soit les artistes, les organisateurs ou même le public, sont de plus en plus engagés sur ces questions. Et ce travail en amont est un point clé pour changer les mentalités.
Pour en apprendre plus au sujet de l’empreinte carbone dans l’industrie musicale, écoutez l’épisode de notre podcast Music With a cause qui s’articule autour de la question suivante : « Que peut faire l’industrie musicale pour réduire son empreinte carbone ?” avec Fakear et Romain Vivien.
* Ces citations sont tirées de l’épisode #1 du podcast, que vous pouvez découvrir ou réécouter ici :